dimanche 29 juin 2008

Je termine une première étape…

Vendredi, je me suis présentée à l’hôpital pour recevoir mon sixième traitement de chimiothérapie. Ce sera le sixième et le dernier, au cœur de cette étape d’attaque radicale entreprise depuis la fin janvier dernier. Je refuse de poursuivre avec un septième et un huitième traitement. En effet, vendredi, mon oncologue n’avait plus de certitude quant aux effets bienfaisants que pourraient apporter deux traitements supplémentaires. Contrairement à ce qu’elle m’avait dit, aucune recherche ne prouve que huit traitements au lieu de six puissent réellement repousser la récidive. Aussi, ce qui est plus aggravant, la recherche démontre que le danger de neuropathie augmente considérablement… Devant un tel constat, il est bien évident que je refuse les deux prochains traitements. De plus, je me sens fatiguée. Mon corps a besoin de repos. Je veux lui redonner des forces. Dans quelques semaines, j’entamerai la deuxième étape soit, la haute surveillance du développement des métastases… mes ennemies ! Dans quelques semaines, mes cheveux repousseront…. Je n’aurai plus des airs de martienne à Noël, je crois !
Je n’écrirai pas plus aujourd’hui car les effets de ma chimio de vendredi me bousculent allégrement le cerveau…. Je cherche mes mots… mes idées s’entremêlent et me mêlent !
Je vous embrasse.
Claire.

vendredi 20 juin 2008

De l’espérance dans l’air…

Hier je me suis rendue à l’hôpital Charles Lemoyne pour mon sixième traitement de chimiothérapie. Malheureusement, je n’ai pu le recevoir vu que j’étais encore sous les antibiotiques prescrits depuis le week-end dernier, lors de mon entrée à l’urgence pour mon infection urinaire. Ce sixième traitement est donc remis à vendredi prochain, le 27 juin.
Comme je rencontrais mon oncologue, le docteur Prady, j’en ai profité pour jaser un brin. J’aime cette femme. Je crois en elle… Elle a toute ma confiance. Lors de notre entretien, elle m’a offert une alternative : prolonger mes traitements de chimio. Au lieu de six traitements, elle m’en propose huit. Cette offre est alléchante… mais elle est aussi à risque. Comme je réagis très bien à ce traitement, deux traitements de plus pourraient reculer et de beaucoup toute récidive… On parle d’années ! Toutefois, le Taxol provoquera peut-être une certaine neuropathie… Je pourrais avoir des séquelles permanentes dans les extrémités : mes doigts et mes pieds. Je pourrais me retrouver en fauteuil roulant. Mais, mais….mais…. J’ai commencé à avoir certains fourmillements dans le pied droit qu’au cinquième traitement… J’ai donc de fortes chances de ne pas développer une neuropathie sévère… Je dois réfléchir aux conséquences… Mon oncologue aussi analysera les conséquences. Elle rencontrera un spécialiste cette semaine et lui parlera de mon cas. Vendredi prochain, on se donnera l’heure juste…en même temps que nos réponses. Évidemment, l’éventualité de repousser la récidive est vraiment une perspective qui me plaît, m’enchante, m’excite ! Beaucoup….! Je ne sais trop encore quoi décider… Je réfléchis…. Que feriez-vous à ma place ?

Elle m’a aussi expliqué ce que serait le suivi, une fois mon protocole de chimio terminé. Non, contrairement à ce qu’on aurait cru, je ne suivrai pas de radiothérapie. Ouf ! Je suis contente… Vu que je n’ai pas de cancer du col de l’utérus, mais plutôt un cancer des ovaires, ce traitement de radiothérapie n’est plus adéquat… Si vous saviez combien j’exulte ! Je n’avais pas vraiment le goût de suivre cette cure. Surtout que j’avais rencontré lundi dernier, la médecin oncologue de l’hôpital Notre-Dame… Elle et moi, on n’aurait pas fait une bonne équipe. Je ne voulais pas d’elle comme compagne de route… Vraiment pas. J’ai vécu une bien mauvaise expérience lundi matin dernier lorsque je l’ai rencontrée. Pierre qui était avec moi, n’en revient pas encore de son attitude… Je vous passe les détails. Il y a des gens qui n’ont pas d’empathie et qui voit les patients comme des cas, des cobayes… Moi, je ne suis pas ça. J’ai peut-être le cancer, mais je suis encore une personne à part entière, avec encore un bout de dignité qui ne demande qu’à être respectée.

Dans les mois qui suivront mon dernier traitement de chimio, je vivrai avec l’épée de Damoclès au-dessus de moi… mais j’aurai un suivi médical qui saura me rassurer amplement. J’aurai une prise de sang avec considération des marqueurs tumoraux à tous les trois mois. Dès qu’un changement significatif se présentera, je serai reprise en charge et on me ramènera sous la tutelle de mon ami Taxol. Au cinq mois, je repasserai un scan ou une résonnance magnétique. Ainsi, on saura toujours ce qui se passe dans mon corps. La guérilla des métastases aura à faire face à l’équipe médicale qui me protège. Je serai sous haute surveillance.

Le docteur Prady m’a encouragée à voyager et à poursuivre mes projets. Elle m’a dit que j’étais parmi ses rares patientes à vivre avec des projets malgré le pronostic sévère du cancer que je confronte. Je lui ai dit que pour moi, la mort est à mes côtés, à mes côtés seulement pas devant moi. Moi je suis toujours deux pas devant. C’est moi qui suis devant, pas la mort. C’est cette image qui me tient vivante, me dynamise… Car je me sens vivante. Très vivante. Je sais que je ne peux guérir, mon cancer étant trop métastasé, mais je peux vivre et surtout survivre aux statistiques.

Je suis tellement heureuse de savoir que j’aurai enfin du temps devant moi… Que ma vie ne tournera pas toujours au cancer et que le cancer ne mènera pas toujours ma vie.
Devant cet horizon qui semble s’entrouvrir et se colorer comme un arc-en ciel, Pierre et moi avons décidé de retourner au Brésil, à Salvador de Bahia, dès le début de septembre. On veut reprendre ce voyage que nous avions dû annuler le 25 janvier dernier, à l’annonce du diagnostic néfaste.

D’ailleurs, avec tout ce chambardement des derniers mois. on veut changer beaucoup de choses dans nos vies… On porte vraiment un nouveau regard… Différent. On pose de nouveaux gestes… on ne s’inquiète plus de la même manière. ON goûte davantage à l’instant présent…
Je me sens vivante.
Je me sens vraiment vivante…
Si vous saviez combien je vous dois une fière chandelle… Je vous aime… Vous êtes tous et toutes dans mon cœur…
J’ai de l’espoir… Wow !

Claire, la cancéreuse qui a de l’espoir.

dimanche 15 juin 2008

Les petits imprévus….

Je me suis offert une petite vacance à l’urgence de l’hôpital Charles Lemoyne. Jeudi soir dernier, j’avais très mal…et je me suis mise à faire de la fièvre. Catherine m’a conduite à l’urgence. J’y suis restée jusqu’à samedi après-midi. J’ai été sous les antibiotiques et sous le dilaudil qui est une forme de morphine. La douleur a diminué considérablement, laissant place aux effets secondaires comme la constipation, une transpiration excessive, une somnolence accrue, une concentration difficile, etc. Je vous écris et je trouve cela difficile… Je cherche mes idées… Il y a plein de brouillard…

Tout ce chambardement est dû à une infection urinaire causée par un malencontreux incident maladroit lors de ma chirurgie. On a brûlé par inadvertance l’uretère et pour mieux contrôler la cicatrisation, on y avait installé un genre de fil de métal qu’on appelle un Double J… D’après les deux médecins qui m’ont examinée, l’infection proviendrait de ce fil de métal. Toutefois, l’urologue de l’urgence ne recommande pas de l’enlever… Cette semaine, j’aurais donc à rencontrer un autre urologue pour une consultation sur l’utilité de conserver ce double J… Ça m’occupe !

Ce qui me choque, c’est que toute cette aventure n’a rien à voir avec mon cancer ! Ce sont les conséquences d’une incompétence… Il y a cinq semaines depuis ma chirurgie. Il me semble que la douleur devrait diminuer…Je suis tannée… Je suis tannée de ces imprévus médicaux… J’ai tellement hâte d’avoir une vie un peu plus normale…

Demain matin, je rencontre le docteur Marjorie Jolicoeur à l’hôpital Notre-Dame. J’ai une consultation concernant mon traitement de radiothérapie… Puis jeudi, le 19, j’aurai mon 6e traitement de chimio et j’espère bien que ce soit le dernier…

J’aimerais bien avoir congé en juillet de tous les traitements quelconques ou possibles … Reposer mon corps de toute la cochonnerie que je lui fait avaler depuis cinq mois…
Je vous embrasse tous et toutes. Je vous serre dans mes bras…
Je m’en vais me reposer, je me sens toute molle !
Avec toute ma tendresse.
Claire.

lundi 9 juin 2008

Je suis encore émue…



Quelle belle expérience j’ai vécue vendredi soir dernier, au Relais pour la Vie qui se tenait près de chez moi, à Chambly. Mes filles avaient bien organisé notre lieu de repos. C’était vraiment confortable… Dès 19 h, on remettait un chandail jaune à tous les « survivants du cancer » présents pour la marche. J’y étais évidemment. Je n’ai pu m’empêcher de pleurer lorsqu’on nous a demandé d’ouvrir chacun notre petite boîte blanche, remise quelques instants plus tôt et dans laquelle se trouvait un magnifique papillon noir et bleu. Un vrai. Réel. Comme tous les autres survivants, je lui ai confié un rêve, un désir, un vœu tout juste avant qu’il s’envole… La marche des survivants, c’est vraiment un honneur d’y participer. Tous les gens présents se tenaient le long du parcours et nous applaudissaient… et ce, pendant dix bonnes minutes. Sans fin. Que d’émotions… Difficile de ne pas vibrer ! Difficile de ne pas vouloir vaincre ce maudit cancer. Que d’énergie, j’ai reçue… Puis, notre équipe, Les Guerriers, et cette belle visite que nous avons eue, m’ont saluée lors de mon passage. Leurs yeux, tout comme les miens, étaient pas mal humides… Ouf !

Vers 22 h, après avoir allumé les quelques 4000 luminaires qui contournaient tout le circuit du relais, le silence s’est installé dans la foule qui s’était amassée. À la lueur des luminaires, un coureur tout de blanc vêtu a fait trois tours de piste au son de la cornemuse, sur cet air bien connu dont j’oublie malheureusement le titre. Je sais que vous le connaissez. Vous savez, cet air si triste qu’on joue pour les soldats morts au combat. (note de Catherine: Amazing Grace) Habillé du kilt, le cornemuseur, dans le plus grand respect et selon la tradition, a marché d’un pas soutenu sur tout le parcours. Vingt minutes, j’en suis certaine. Les frissons nous parcouraient l’échine. Ce n’était pas lugubre. C’était glorieux ! Empreint d’une telle dignité…

Puis, la nuit a commencé… Prenant le relais, les membres d’une cinquantaine d’équipes ont marché tour à tour, toute la nuit…

Je crois que cette nuit m’a apporté la paix. À regarder le ciel toute la nuit, à distinguer les étoiles et même les constellations, vient un moment où l’on se perçoit vraiment petit. Minuscule. C’est alors qu’on se détache du présent… Une grande force m’a habitée tout à coup… J’ai ressenti beaucoup d’émotions. Je sais que je vais m’en sortir. Je sais que le pire est déjà derrière moi. Je le sais. Je le sens. J’en ai la certitude désormais…

Quelle belle expérience ! Grandiose !

L’an prochain, je veux revivre cette expérience. D’année en année… Longtemps.
L’an prochain, je marcherai encore. Je serai fière… Fière d’être une survivante de ce monstre qui nous gruge les entrailles.

Je vous embrasse tous et toutes et vous remercie pour cette énergie que vous m’envoyez et qui m’alimente. Avec vous, je vais vers la victoire de ma première grosse bataille… Wow !
Je vous aime.
Claire.

samedi 7 juin 2008

Notre premier relais pour la vie... un court résumé...


Bonjour... le Relais fut vraiment une très belle expérience et très émouvante !

Hier matin, dans le vent et sous une petite bruine, Marie-Claire et moi on a "essayé" de monter la tente... sans instruction, avec les poteaux qu'on avait et notre logique de filles débrouillardes. Des voisins de tentes sont venus nous aider, voyant qu'on avait un peu de difficulté, surtout à cause du vent. Quand on a quitté le terrain, nous espérions qu'elle soit encore debout à notre arrivée le soir ! Et oui ! Elle était encore toute là !

Nous sommes donc arrivés sur le site vers 18h45 pour s'organiser et placer nos choses. Le relais commençait autour de 19h00, sous l'animation "extraordinaire" de Richard Turcotte. Il nous gardait à l'écoute des renseignements. Maman a fait le Tour des Survivants dans son beau chandail jaune à 19h30... et son papillon (un vrai) s'est envolé directement sur Martine, une des participantes de notre équipe. Voir toutes ces personnes atteintes ou luttant contre un cancer venait nous chercher. Ensuite, nous avons fait un tour de piste tout le monde ensemble avec nos visiteurs (Reynald et Solange, ainsi que Jacques et Denise). Fernand et Louise sont venus nous visiter. On a fait plusieurs fois le tour de la piste et à 22h30 environ, ce fut la cérémonie des luminaires. Nous avons allumé nos luminaires et admiré la piste complète qui n'était illuminée que par des milliers de petits sacs de papiers. Un autre tour de piste en équipe... Après, quelques-uns nous ont quitté pour aller à la maison pour mieux revenir le lendemain et on a continué la marche. Les jumelles ont pris le relais pour les 4 prochaines heures... Maman avait décidé de passer la nuit avec nous, donc avec Suzanne, nous avons parlé toutes les trois et nous avons somnolé aussi ! Les luminaires sont restés allumés toute la nuit. Nous avons vu le lever graduel du soleil, c'était vraiment très beau. Il n'y a pas eu de pluie de la nuit (comparé à celui de St-Jean-sur-Richelieu, à environ 25 km...)

Nous avons vraiment eu une belle nuit. Nous sommes maintenant prêts à commencer notre organisation pour l'an prochain avec cette fois, 2 survivantes : maman et Denise qui a réalisé durant le tour des survivants qu'elle en était une ! Donc l'an prochain, elles marcheront ensemble !

Je tiens à remercier tous les participants originaux qui ne pouvaient se rendre et à nos recrues, tous les donateurs et nos visiteurs d'hier soir ! C'était vraiment apprécié !

À l'an prochain !

Catherine !

mercredi 4 juin 2008

Relais pour la vie ce VENDREDI !!!http://www.blogger.com/img/gl.link.gif


Bonjour !

Je tiens à remercier tout le monde pour vos encouragements et vos dons ! Avec le dépôt d'hier, nous avons réussi à amasser près de 1760$. C'est beaucoup pour notre petite équipe ! Du fond de mon coeur, je vous en remercie.

Ce vendredi soir, vers 19h30, maman prendra la piste du Centre Roger-Lebel à Chambly pour le tour des survivants lors du Relais pour la vie de la Société Canadienne du Cancer. Ensuite, notre équipe marchera toute la nuit pour encourager tout ceux qui lutte ou ont lutter contre cette maladie. Si vous voulez venir nous voir, vous êtes les bienvenus ! Nous serons proche de la tente ou sur la piste.

Je vous laisse la carte de Google maps pour pouvoir vous rendre:

Carte

Au plaisir de vous voir !

Catherine

lundi 2 juin 2008

Chimio et chirurgie : tout un cocktail !


Depuis samedi, j’ai mal. Beaucoup ! Beaucoup trop…

Je découvre la douleur à 56 ans ! Je suis chanceuse malgré tout… Toutes ces années sans avoir eu mal au corps dès le moindre mouvement, sans avoir eu à me résigner à cohabiter avec cet inconfort physique sur lequel je constate ne pas avoir de contrôle…

Disons que depuis les derniers mois, je fais de grandes découvertes ! Me battre contre la maladie, contre ce maudit cancer qui me gruge en-dedans, me coupe pas mal les ailes. J’ai moins envie de rire, de chanter, de jouer du piano surtout… Les effets secondaires me scient le corps en deux ! Une chimiothérapie toute de suite après une chirurgie importante, ce n’est pas l’idéal. On dirait que toutes mes cicatrices se ravivent sous l’effet du Taxol ! Que le ventre va se fendre et s’ouvrir. Ce n’est pas compliqué, j’ai l’impression d’avoir perdu considérablement de la forme que j’avais acquise depuis les trois dernières semaines. Comme si je ressortais à nouveau de la salle d’opération. Mon énergie me fait faux bond… L’impatience fait partie de mon quotidien et ça me dérange considérablement.

Je vais vous avouer quelque chose, je n’aime pas avoir mal. Habituellement, je suis une battante. C’est ma nature. Non ! Je ne pleure pas devant la difficulté, je rage. Je combats. J’attaque ! Mais là, bon sang de bon sang…. Je me sens tellement impuissante ! Cette douleur est tellement plus forte que moi, si tenace, si téméraire, envahissante. Elle s’accapare de tous mes instants, de mes nuits insomniaques surtout. C’est vraiment débile la douleur. À quoi ça sert ?

Maudit poison ! Je sais qu’il m’est utile. Je sais qu’il fera régresser mon cancer, qu’il le circonscrira…. Je sais, je sais…

Je sais aussi que dans quelques jours, ma douleur devrait s’amenuiser… Disparaître sans doute pour un certain temps. Oui, je suis chanceuse ! Certains n’auront jamais ce privilège, leurs douleurs les accompagnant tout au long de leur vie. Moi, j’ai des pauses devant moi… Heureusement.

Non seulement la douleur me rend malcommode, mais mes réactions me surprennent. Les effets secondaires m’empêchent de marcher convenablement, de rester stable dans une position pendant dix minutes, me coupent l’appétit, me constipent, me donnent des nausées, des vomissements, des maux de tête, des engourdissements dans les extrémités…Je suis tannée. J’aime bien mieux tondre mon gazon pendant huit heures d’affilée que d’endurer ces élancements qui me mitraillent l’intérieur du corps depuis trois jours. Et encore pour combien de temps ? Deux jours, sans doute… C’est long ! Dire que je me plains de douleur sur une durée de cinq jours à six jours…. Certains ont la douleur tatouée sur leur corps jusqu’à leur mort. Je deviens grincheuse !

J’appréhende l’avenir…

S’il faut que la douleur augmente graduellement et constamment, je crains de devenir une véritable sorcière ! Je ne serai pas capable de m’abandonner à la douleur. Je ne suis pas du genre martyr ! Je suis plutôt guerrière jusqu’au bout ! Je vais rugir, ça c’est certain… Cet état dans lequel je me retrouve, me bouscule. Surtout que demander de l'aide, ne m'est pas naturel. J’ai l’impression de concéder faiblesse et dépendance. Ça m’humilie même… Si encore, il n’était question que de malaise physique… Non ! La douleur m’ handicape et me fragilise l’âme. J’ai presque le goût de pleurer sur les tâches que je ne peux plus faire. C’est fou, vous croyiez ? Non ! C’est légitime. Jusqu’à tout dernièrement, j’étais dans le monde des vivants. Depuis quelques temps, j’ai rejoint l’univers des malades… Je ne veux pas y rester… Je ne veux, je ne veux pas, je ne veux pas, non, non, non…

Je suppose que c’est ce que j’aurai à découvrir, désormais…
Vite ! Faut que je guérisse… Je veux rejoindre la Vie, son énergie, sa légèreté, sa joie translucide… Là, j’ai l’impression de végéter dans un amas de douleur qui me colle au corps et m’enlise dans un état duquel je voudrais tant m’extraire. Oh oui ! M’extraire de tout ça et découvrir que ce n’est qu’un affreux cauchemar… Quelle joie, ce serait !

Il semblerait que non…

Claire.