jeudi 27 mai 2010

Ca va mal à shop !

Aujourd’hui j’ai eu ma rencontre avec mon oncologue, la docteur Catherine Prady qui avait à me transmettre les résultats de ma prise sanguine et de la tomographie ( TEP) passée le 12 mai dernier….

Surprise !

J’ai non seulement un abonnement au cancer ovarien qui s’amuse à se développer un peu partout dans mon abdomen, mais il se pourrait que j’aie la chance extrême de développer un deuxième cancer, celui du sein !

Peut-être que oui, peut-être que non….

Je n’en sais rien…

J’aurai sous peu une mammographie à passer (même si celle que j’ai eue en octobre dernier indiquait que tout était au beau fixe), suivie d’une échographie, suivie d’une biopsie d’une protubérance de 16 mm, qui se développe dans mon sein gauche comme le révèle la tomographie.

Cette petite boule pourrait aussi être une agglomération de métastases du cancer ovarien qui ont décidé d’émigrer dans ma poitrine…

Ce pourrait aussi être un kyste…

Il importe d’identifier rapidement le type de protubérance qui se manifeste afin de choisir le traitement adéquat pour contrer le développement de cette gentille horreur qui vient habiter mon corps.
Ah oui… mon CA-125 est à trente… alors qu’il était à 38, il y a un mois à peine… Étrange, ce comportement.

Je savais depuis quelque temps que mon été 2010 me menait au combat, mais de là à mener la guerre sur deux fronts…

On verra bien… !

J’ai déjà un peu mal dans mon corps…. Quand on palpe, je sens une douleur semblable à celle d’ecchymoses… Une sensibilité… Rien d’effrayant…

Oui, j’ai renouvelé mon abonnement au cancer et semblerait que j’aie en prime, un cahier spécial qui se rajoute…

Je ne sais trop quoi penser…

Il n’y a rien à penser…

Il faut juste continuer à bien m’alimenter pour m’aider dans ce combat qui semble vouloir m’assaillir…

Il faut juste que je garde le moral pour poursuivre…

Si quelqu’un m’avait dit que le cancer serait mon projet de retraite, je lui aurais bien ri au nez… Pourtant, il aurait eu raison…

Je pars pour me reposer une semaine en Floride, fermer notre condo pour la saison des ouragans qui viendra dans quelques semaines.

Je pars pour me préparer à un retour qui me mènera encore une fois face à ce monstre qui m’habite et qui rêve de me détruire en prenant toute la place, en prenant ma vie en otage…

Ce soir, je n’ai pas de courage…

Ce soir, j’ai de la résilience…

Ce soir, j’habite mon corps dans sa maladie et tout en vous écrivant ce mot, je lui remémore combien il aura été précieux pour moi, combien il m’aura bien servi depuis toutes ces années, et combien il m’importe de me battre encore une fois pour lui…

La Vie, tu es belle, malgré tes moments difficiles… !
Je t’aime la Vie….

Je vous aime tous…
Je vous donnerai des nouvelles, au fur et à mesure que je les connaîtrai…
Prenez soin de vous…<>Je vous aime, vous l’ai-je dit ?

Claire.

vendredi 21 mai 2010

Le projet DOVE: le dépistage du cancer des ovaires...

Voici ce qu'on peut lire sur le site suivant:

Le projet de recherche DOVE, subventionné conjointement par l’Institut de recherche en santé du Canada et la Fondation du centre universitaire de santé McGill, a pour but de découvrir une méthode permettant de poser précocement un diagnostic de cancer de l’ovaire. On peut qualifier actuellement ce cancer de “tueur silencieux” étant donné que les symptômes sont tout à fait vagues et subtils. Conséquemment, cela signifie que le cancer de l’ovaire, dans ses phases précoces, imite plusieurs maladies sans bénignes et c’est pour cette raison que les manifestations initiales sont souvent négligées par les patientes aussi bien que par les médecins. La Dre Lucy Gilbert, chef de la division de gynécologie oncologique de l’Université McGill, appuyée par une équipe d'experts, souhaite contourner cette difficulté en développant un outil diagnostic qui aidera les patientes à reconnaitre les symptômes d’alarme devant les amener à consulter, et les médecins à considérer ces symptômes et à procéder alors aux investigations appropriées. C’est par la voie du projet Dove que Dre Gilbert désire informer le public et les médecins de famille sur cette question et par ailleurs présenter les tests diagnostiques actuellement disponibles pour la détection du cancer de l’ovaire.

L’importance du cancer de l’ovaire

Au cours de leur vie les femmes canadiennes ont une chance sur 65 d’être atteintes du cancer de l’ovaire. Le cancer de l'ovaire est la quatrième principale cause de décès par cancer chez les canadiennes. Plus de 90% des cancers de l’ovaire surviennent de façon aléatoire, sans histoire familiale, dans la population en général. S’il est dépisté au premier stade de la maladie plus des 90% de femmes en seront guéries. Malheureusement, à ce jour plus de 70% des cancers de l’ovaire sont diagnostiqués à un stage avancé (II-III ou IV). Alors, malgré la chirurgie et la chimiothérapie, plus de 50% auront des rechutes dans les deux ans qui suivent et 80% en mourront en dedans des 5 ans du diagnostic.

Quelle est la rationnelle du projet DOVE ?

Nous savons que, s’il est dépisté au stade I, le cancer de l’ovaire est traitable par la chirurgie sans qu’il soit nécessaire d’utiliser la chimiothérapie ou la radiothérapie, dans une proportion de 92% des cas. Pour sauver davantage de vies, il faut donc augmenter le nombre des femmes diagnostiquées à ce stade. C’est dans la poursuite de cet important objectif qu’en juin 2007 certains organismes tels «La Société américaine du cancer» , «La Société des gynécologues oncologues » et «La Société du cancer gynécologique» ont émis une recommandation à l’effet que les femmes qui présentent l’un des symptômes énumérés durant une période qui excède plus de 2 ou 3 semaines devraient consulter leur médecin pour un examen gynécologique et se soumettre à un ultrason transvaginal (échographie) en plus d’une analyse sanguine permettant d’identifier la présence du marqueur tumoral, le CA 125. Ces symptômes sont : ballonnement, distension abdominale, douleur abdominale/pelvienne, mictions fréquentes ou satiété rapidement atteinte. Evidemment, ces symptômes sont courants et il s’avère que la majorité des femmes qui les présentent ne sont pas atteintes d’un cancer ovarien. De plus, une partie des femmes qui ont le cancer de l’ovaire peuvent avoir d’autres symptômes. Afin d’obtenir des résultats fiables les tests doivent être administrés et interprétés par des experts.

Au Québec, beaucoup de femmes n’ont pas de médecin de famille et/ou un gynécologue et la période d’attente avant une première consultation est assez longue, entraînant un délai non négligeable avant de passer les examens recommandés. L’étude DOVE a comme objectif de faciliter l’accès à ces tests diagnostiques aux femmes qui présentent des symptômes associés au cancer de l’ovaire. Parce que tous les examens seront réalisés dans le contexte d’une étude scientifique l’information recueillie et l’analyse en seront d’ autant plus précises. Les conclusions visent à préciser quels sont les éléments les plus aptes à identifier les patientes nécessitant une évaluation rapide.

Comment le projet DOVE peut-il m'aider ?

Si vous êtes une femme de 50 ans ou plus qui réside dans la région montréalaise et que vous présentez l’ un des symptômes qui ont été identifiés comme pouvant signaler un cancer de l’ ovaire au stade précoce , vous pourriez être éligible et bénéficier gratuitement des examens nécessaires dans de courts délais (échographie transvaginale pelvienne, prise de sang pour le CA-125 et examen par le médecin de l’étude). Pour savoir si vous êtes éligible veuillez svp remplir le questionnaire qui suit. Si vous présentez au moins l’un des symptômes depuis au moins 2 semaines mais d’un an, veuillez contacter un membre de l’équipe DOVE pour prendre un rendez-vous.

Inventaire de symptômes – Santé des femmes

S’il vous plaît cochez toutes les symptômes que vous avez eu pour une période de plus de 2 semaines,mais moins d'un an:

- Se sentir plein ou bourré après avoir mangé seulement quelques bouchées (satiété précoce), avoir sentiment que les aliments restent pris ou bloqués, perte d’appétit.
- Mal au coeur, nausée, vomissements, brûlure d’estomac, gaz, indigestion.
-
Diarrhée, constipation, avoir le sentiment que l’intestin ou le rectum est plein, besoin constant d’aller à la selle, selles douloureuses ou sentiment de brûlure lors des selles, douleur rectale.
-
Besoin d’uriner plus souvent ou besoin urgent d’uriner, pertes d’urine, douleurs brûlantes en urinant, avoir envie d’uriner mais rien ne sort, ne peut vider pas la vessie complètement, sentiment que la vessie est pleine après avoir uriné.
- Ballonnement, gonflement, ou de distension du ventre, de l’abdomen ou de l’estomac, impression que les vêtements sont plus serrés autour de la ceinture (taille), vous ressentez une masse dans l’abdomen.
- Écoulement ou saignement vaginal, beaucoup de douleur lors de relation sexuelle.
-
Perte de poids non dû à un régime.
- Malaise ou douleur dans l'abdomen, le bassin, ou a la partie inférieure du dos.

Si vous avez plus de 49 ans et vous avez coché au moins un de ces groupe de symptômes appelez-nous au 1-866-716-3267 pour prendre un rendez-vous pour avoir des tests de dépistage de cancer de l'ovaire.

C’est super intéressant et utile surtout…

Faites-le savoir aux femmes de votre entourage.

Bonne journée et n’oubliez pas de prendre soin de vous.


Claire qui vous aime.

jeudi 20 mai 2010

Je suis heureuse... Malgré ma récidive !

Hier, on annonçait que le cancer avait gagné pas mal du terrain : il est devenu au Canada, la première maladie mortelle, battant les maladies cardio-vasculaires.
Maudit cancer !

Aujourd’hui, j’avais une entrevue à l’émission radiophonique de Paul Arcand : Puisqu'il faut se lever.

Cliquez ici pour entendre l'entrevue !


Évidemment, j’étais nerveuse… Mais faut dire que monsieur Arcand est un interviewer hors-pair. Il sait établir un climat de confiance rapidement avec son interlocuteur et, il nous regarde dans les yeux en captant notre attention. Alors tout devient facile… Il suffit de répondre aux questions qu’il pose. Dans ses yeux on sent de l’intérêt, alors toute crainte s’estompe. Ce fut une belle expérience !

Vous ne saurez jamais combien je suis contente d’avoir eu cette chance d’avoir une tribune radiophonique pendant un petit 15 minutes, au cours de laquelle je me suis permise d’insister sur l’importance de demander aux femmes lors de leurs bilans sanguins d’exiger de détecter dans le sang du marqueur tumoral, le CA-125. Évidemment, sa présence ne diagnostique pas nécessairement le cancer des ovaires, mais il peut contribuer à pousser l’analyse médicale plus loin afin de tenter de comprendre le pourquoi de sa présence et surtout de son action.

Si les femmes savaient que 70% des cancers des ovaires dépistés sont des cancers déjà trop développés… ne laissant aucune place à la guérison. Ce cancer ovarien est meurtrier ! En quelques semaines, son développement s’accélère…. Notre vie bascule… On se retrouve aux abords de notre vie, en survie… J’en sais quelque chose, allez savoir !

La semaine dernière, j’ai passé une TEP, soit une tomographie par émission de positons avec synchronisation respiratoire. Cela fait peur comme nom … mais c’est d’une douceur exquise.

La durée de l’examen est d’environ trois heures et se déroule comme suit :
1. une rencontre pour une cueillette de données médicales suivie d’une évaluation de notre taux de glycémie ;
2. une injection par intraveineuse d’un isotope radioactif à base de sucre, le FDG. Lors de l’injection, on nous demande de nous détendre et surtout de ne pas parler et de ne pas bouger car le sucre radioactif a tendance à se coller sur les zones d’activités. Quand on parle, les muscles travaillent… Donc, dans le silence le plus complet, et dans un état de repos, on nous enveloppe dans un premier temps dans une couverture bien chaude sortie directement d’un réchaud, pour tout de suite nous recouvrir d’une couverture chauffante électrique. Durant une heure, on demeure ainsi, dans cette chaleur confortable… On ferait tout pour y rester plus longtemps… C’est la détente totale !
3. puis, commence par la suite, la prise des images en médecine nucléaire dans un scanneur, dont la durée sera en ce qui me concerne de 30 minutes, réparties comme suit : un bloc de recherches et d’ajustement global de 6 minutes sur tout le corps, suivi de la découpe de mon corps en 6 blocs de quatre minutes, tout ça, les bras relevés au dessus de la tête, sans bouger… On dira ce qu’on voudra, mais au bout de 30 minutes, je commençais à me demander si mes bras tiendraient le coup !


C’est fou, mais ce matin là, le 12 mai dernier, je me sentais nerveuse de devoir subir cet examen…. Je ne sais pas encore pourquoi… J’avais vraiment la peur au ventre….
J’attends le rapport de cette tomographie…
J’attends le 26 mai, pour ma rencontre avec la docteure Prady…
J’attends le 9 juin, pour ma rencontre avec le docteur Kenneth Chan,
J’attends…

Mais je pars, le 28 mai, pour un séjour d’une semaine à notre condo de Floride… Un repos avant la phase d’attaque !

Je n’ai pas encore retrouvé ma perruque… Où ai-je pu bien la cacher… ?

Ah oui…! Bonne nouvelle ! Mon livre qui contiendra mes textes du blogue, intitulé L’embellie, et publié aux éditions JKA, sera en librairie le 2 août prochain….
Wow… Je file le parfait bonheur !

Ce matin, lors de l’entrevue à la radio, pendant deux secondes, j’ai eu comme l’impression de comprendre pourquoi j’ai eu ce satané de cancer : pour le dénoncer le plus possible auprès du plus grand nombre de femmes.

Je me sens bien…



Je vous aime…
Prenez soin de vous, et aimez bien la vie, car elle est belle…

Claire, votre amie.