mercredi 5 novembre 2008

Je suis comme Obama, je vis d’espoir…

Vers 14h, j’ai rencontré mon oncologue. Ce qu’elle est gentille…

Elle a trouvé que j’avais les yeux bien pétillants. Elle était surtout heureuse de constater que je gardais la forme. Après un examen des ganglions dans mon cou, elle a constaté qu’ils n’avaient pas augmenté de volume depuis le début d’octobre. Mais on aura besoin d’un scan car, ces ganglions ne sont peut-être que la pointe de l’iceberg… Il lui importe de connaître l’évolution des métastases dans mon abdomen…

Donc pas de chimiothérapie à l’horizon pour le moment… Yes !

Ma formule sanguine respecte les normes d’une personne en bonne santé. Malheureusement, elle n’avait pas encore reçu les résultats d’analyse de mon marqueur tumoral, le CA 125. Mais je ne sais trop pourquoi, cela ne m’inquiète pas…. J’attends son appel téléphonique avec la réponse, sans doute demain…

Donc, j’aurai des cheveux sur la tête à Noël… !
Je pourrai me faire bronzer en Floride à la fin novembre… !
Je m’accroche donc à la vie, plus que jamais…
Si tout se déroule bien, je ne reverrai mon oncologue qu’en janvier…

Un petit deux mois apaisant…

L’espoir ? Oui, je vis d’espoir….

Je vous aime, le saviez-vous ?

Claire…

mardi 4 novembre 2008

Merci, la vie… !

C’est fou ce que je me sens bien depuis mon retour de Provence. J’ai repris ma marche quotidienne que j’entreprends habituellement dès l’automne jusqu’à la mi-juin, et ce, depuis quelques années. Marcher 5 kilomètres par jour devient rapidement une drogue… santé ! Le bien-être que je ressens est tellement stimulant… Indescriptible ! C’est un moment de bonheur, je crois .C’est pas compliqué, je chante en marchant. C’est plus fort que moi… Je marche au rythme de la musique que j’entends dans mes écouteurs. Je pète le feu !

Tout à l’heure, après avoir terminé cet échange épistolaire avec vous, j’irai tondre pour la dernière fois avant l’hiver la pelouse autour de la piscine. Puis, je recouvrirai les rosiers et le rhododendron afin que la neige ne les endommage pas trop. Il y a aussi quelques coupes au sécateur à apporter dans certains des bosquets. À vrai dire, c’est aujourd’hui que je range ma brouette et mes outils de jardinage, que je ferme l’eau des robinets extérieurs. Oui, voilà que se termine ma belle saison… Ça sent tellement bon dehors… Avez-vous remarqué combien l’automne est magnifique… ?

En marchant à l’heure du dîner, j’ai réalisé combien j’étais en pleine forme : 9 minutes par kilomètre ! C’est merveilleux… Ma vitesse de marche est demeurée la même qu’auparavant… ! Étonnant, je trouve. Mais que fait donc mon cancer ? Ne devrait-il pas me ralentir un peu l’allure ? Me confiner davantage à la maison ? Couper mon appétit ? M’indiquer le lit pour une petite sieste d’après-midi ?

Oui, que fait-il ce cancer… ? M’aurait-il oubliée ?
Moi, je l’oublie de plus en plus…

Je veux un miracle… Je l’ai demandé…Je m’illusionne peut-être mais les métastases dans mon cou ne progressent plus depuis trois semaines… On dirait qu’elles ont figées… Paf !
J’accepte bien mal l’idée qu’il ne me reste que quelque temps sur cette planète. Ça ne me plaît pas du tout. Je ne suis pas d’accord avec ce scénario de vie. Ce n’est pas ce que je veux…
Quand je suis allée à Marseille, nous avons visité la Basilique de Notre-Dame de la Garde… À la fin de notre visite, Pierre et moi avons pris le temps de méditer un peu dans la chapelle de la crypte. Quelle énergie extraordinaire se dégageait de ce lieu… J’en suis encore toute fébrile… J’ai prié. Oui, j’ai prié la « Bonne mère » comme on l’appelle…Je lui ai demandé un miracle… Pierre aussi a fait de même…

C’est fou, mais depuis, je me sens transformée… Plus forte. Plus vivante. Vivifiée. La peur m’a quittée…La paix a pris toute la place. Je me sens bien.

Je veux un avenir… Je veux vaincre cet imbécile de cancer… Je veux faire mentir les statistiques qui régissent la survie de mon cancer.

Je sais que je vais me sortir de ce foutu de pétrin…

Oui, je vais pouvoir connaître et aimer mes petits-enfants… Je l’ai décidé. Je le veux. Je l’aurai…
C’est tout ce bonheur qui m’habite que je voulais partager avec vous, juste avant de retourner dehors, en plein soleil, travailler sur mon terrain.
Je vous aime… Merci la Vie !
Claire, la survivante !

P.S. Demain à 13h, je rencontre mon oncologue… Je sais pertinemment que je vais bien. Je vais le lui dire… Non, je ne suis pas tombée sur la tête… !