vendredi 24 juin 2011

Et vogue la galère!

Quelle belle et bonne nouvelle, j’ai reçu hier en fin d’après midi !
En effet, lors de ma rencontre avec mon gynéco-oncologue, le Docteur Chan, afin d’examiner si tout se déroule bien depuis l’intervention chirurgicale, je lui ai dit combien j’appréciais le travail formidable qu’il avait fait lors de mon intervention chirurgicale du 10 juin dernier. En enlevant les métastases qui me squattaient, je croyais bien obtenir un sursis de trois ans sur cette planète… Le voilà qu’il ouvre les yeux bien grand et, tout bonnement me dit que j’aurai droit à plus, facilement quatre ans ajoute-t-il. Un ange a passé...
Le bonheur s’est alors installé dans ma tête, dans mon corps… et je flotte un peu sur mon nuage depuis.
Il y a quelques instants, j’ai annoncé cette bonne nouvelle à une amie sur Facebook, qui elle aussi a un cancer de l’ovaire. D’emblée elle me répond, qu’on lui avait prédit trois ans et demi, il y a sept ans déjà. Qu’elle se porte comme un charme. Elle me dit d’espérer car les recherches sur le cancer vont vite, à un rythme vraiment encourageant au point que dans peu de temps, on saura nous offrir des traitements encore plus efficaces et mieux ciblés, personnalisés quoi!
J’ai la tête pleine de projets et j’ai un avenir devant moi…
Wow, si ce n’est pas cela le bonheur je voudrais bien savoir ce qu’il est…
Faut dire qu’un cornet à deux boules de crème glacée à la tire et sucre d’érable peut facilement rivaliser avec cet état de béatitude que je vis… Et pourquoi pas les deux !!!!
Je suis heureuse, vous l’avais-je dis???
La vie est belle et le saura encore plus dans quelques jours lorsqu’on m’aura retiré les 56 agrafes qui s’alignent sur ma chair abdominale…
Je vous aime fort. Je vous envoie des ondes débordantes de Joie, oui, de la Joie, la vraie !
Je vous souhaite une belle Saint-Jean, pleine d’avenir pour un pays qui est le nôtre…
Tendresses,
Claire, qui flotte sur son nuage tout blanc, malgré la pluie froide du jour…

dimanche 19 juin 2011

Je suis de retour….et hop la vie!

Ouf! Il y a des moments dans la vie qu’on préfère oublier…ou, du moins, ne pas trop se souvenir…
Je reviens de l’un d’entre eux…
En effet, il y a 9 jours, le 10 juin dernier, mon corps passait un bien mauvais moment en subissant une intervention chirurgicale de 7 heures: une parascopie suivie d’une laparatomie. Le chirurgien s’est donné à cœur joie dans le grattage! Les métastases qui squattaient mon abdomen ont été zigouillées, grattées, réprimées. Puis, on a fouillé dans le gras sous la peau afin de retrouver les cellules cancéreuses qui s’y cachaient et vlan! Puis, encore une fois, une petite maladresse avec mon uretère gauche qui a été malencontreusement sectionné encore une fois. On a donc réinstallé un JJ, petit tube de métal qu’on introduit dans l’uretère afin de lui redonner une forme bien droite pour sa cicatrisation. Nous avons deux uretères. Ils sont des petits tuyaux qui transportent l’urine des bassinets vers la vessie.Mais là, c’est moins jojo qu’il ya trois ans! J’apprends même que j’aurai cet intrus durant 3 mois (et non 8 semaines comme la dernière fois en 2008).

Durant mon hospitalisation, j’ai vécu toutes sortes d’émotions contradictoires… C’est étrange ce que peut faire la morphine dans notre petite tête! Des drôles de rêves aussi…
J’étais pas mal souvent dans des lieux magnifiques où il me semblait tout à fait normal de voler, car j’avais de grandes ailes… Les couleurs étaient semblables à celles de l’aurore, des matins argentés, de l’heure bleue… Il y avait la mer aussi! Mon ouïe était fort sensible et je communiquais sans un mot avec des êtres longs et beaux que je ne voyais pas mais que je ressentais, je vibrais avec eux! Comme si j’étais eux, qu’ils étaient moi… leurs émotions m’habitant tout à la fois… Je ne peux décrire justement ces lieux mais le calme, le souffle du vent, me rendaient paisible, sereine et réconfortée…

La morphine me fut douce… mais tellement nauséeuse lors de mes réveils! Moi qui déteste vomir, j’ai été servie amplement, merci!
Les premiers jours auront été empreints de douleurs. J’avais l’impression qu’elles ne finiraient jamais par diminuer. Maudit que j’ai eu mal ! Puis, quelques jours plus tard, je m’y suis habituée…
J’ai accepté que ma souffrance fasse sa crise princière et avec régularité 6 fois par jour, aux quatre heures, de manière lancinante, sauvage… pour aussitôt lui clouer le bec avec des antidouleurs qui ont, j’en conviens, une façon assez rapide d’engourdir le mal et me permettre ainsi de croire encore une fois que la Vie est belle!
Quand j’ai eu mon congé jeudi le 16, en promettant solennellement pour le bien de mon corps de poursuivre pour 6 jours encore mon hospitalisation à la maison, en me conduisant comme telle, avec rigueur, avant d’entreprendre une convalescence normale de deux mois, je n’ai jamais apprécié autant et reconnu combien la Vie était belle !
Puis lorsque je me suis étendue dans MON lit, que j’ai enfin porté MA jaquette, et que mes chats ont regagné leur place habituelle tout au long de mes jambes et de ma tête, là aussi, malgré la fatigue, malgré les élancements, les brûlures, j’ai su que je vivais encore une fois un de ces plus beaux et magiques moments de ma vie!
Je suis en vie…
Je suis heureuse…
Je gagne du temps…
Il fait soleil….
J’ai tout votre amour, et vous avez tout le mien…
Je suis comblée…
Je vous aime, prenez soin de vous et n’oubliez pas de remercier votre corps de bien vous soutenir.

Claire en convalescence qui turlute sa toute dernière chanson…

jeudi 9 juin 2011

Le compte à rebours m’angoisse…

Nous y voici…
Demain matin, je passerai sous le bistouri…
C’est un grand jour… Un combat à mener. Je suis prête. Mon corps aussi… Lui et moi formons une grande équipe : solidarité est notre mot de passe quand on se confie nos secrets, nos angoisses…
Je reviendrai dans une semaine puisqu’on me gardera tout ce temps à l’hôpital. Je serai sous bonne garde!
Je vous embrasse…
Je vous aime et n’oubliez pas de m’envoyer des ondes positives quand le cœur vous en dira…. Je prends tout, tout, tout…
Je veux du temps…beaucoup de temps…!
La vie est belle !
Claire.