mardi 27 juillet 2010

Tumeur... tu meurs !!!

Étonnant combien ce mot fait peur ! TUMEUR…
Je ne sais plus trop où j’ai lu ce regrettable jeu de mots, mais avouez qu’il frappe l’imaginaire… TUMEUR… TU MEURS !

Il s’est passé beaucoup de choses dans ma vie depuis un mois… Des belles, des moins belles, des roses, des bleues et des grises… des trop grises ! Il y a eu des rires et des chagrins… Et des surprises, parfois étonnantes, parfois désastreuses… Évidemment, j’ai eu mon petit lot de déceptions et de… trahisons qui m’ont semblé cruelles.
Une fois de plus.

Puis, il a suffi de quelques heures pour que je parvienne à décortiquer, éplucher, analyser et interpréter ces quelques troubles qui venaient assombrir ma journée pour finir par les classer dans un recoin creux de ma tête sous un fichier que je nomme «Imbécilités oiseuses humaines».

Dieu seul sait combien j’aurai eu une vie mouvementée…
Peu de plaines dans mon parcours… et trop souvent de montagnes russes !
Si je m’arrête et que je jette un regard sur mon passé, je remarque que j’ai vécu ma vie avec ces hauts et ses bas, dans ses détours et ses retours…
Comme chacun d’entre nous d’ailleurs ! Avons-nous le choix ?
Évidemment, les aléas de la vie font de nous des personnes de plus en plus résilientes qui s’ajustent au tour imprévisible que prennent les événements de nos vies.

J’aurai eu parfois de grandes colères…justifiées!
J’ai claqué des portes de toutes sortes sur des chagrins qui m’ont meurtri l’âme…
J’ai conservé malgré moi des secrets de toutes sortes, même des vides, des inutiles, des superflus que je ne réussis malheureusement pas encore à oublier… ma mémoire a trop bonne mémoire !
Je préfère le rire… Je ne suis pas très douée pour le drame ! Il m’étouffe rapidement… Je dois m’en extraire rapidement. Je dois l’extirper de ma vie, comme on extirpe une tumeur cancéreuse. Mes solutions semblent radicales parfois… Je ne fais pourtant qu’éradiquer le mal et retrouver la paix, la sérénité.

Heureusement que la Vie est belle et qu’elle vaut la peine d’être vécue dans ce qu’elle est et non dans ce que nous en faisons. Heureusement aussi que j’ai le cancer, car il me permet de devoir canaliser ma colère des dernières semaines dans ma lutte contre cette maladie qui m’assaille.

Il y a déjà trois semaines que j’ai commencé ma chimiothérapie du sein… C’est plaisant ! Aucun symptôme néfaste. Tout roule ! Je suis heureuse de bien réagir à ce traitement anti-aromatase, l’Arimidex. Je sais que le cancer du sein que je développe sera rapidement circonscrit et qu’il n’osera surtout pas prendre de l’ampleur. Malheur à lui ! C’est bon pour mon moral !

Ce matin, j’ai passé une ostéodensitométrie et une radiographie de la colonne vertébrale. On veut connaître ma densité osseuse… Je ne sais pourquoi, mais j’ai l’impression que mes os ne sont pas poreux… Qui sait, peut-être à 70 ans le seront-ils, mais comme je ne me rendrais pas à cet âge…

Le 2 août, j’aurai une tomographie axiale… et le 12 août, ma rencontre avec mon oncologue préférée, la docteure Catherine Prady. J’ai hâte de connaître les résultats de mes examens et surtout de savoir où en est la progression des tumeurs et des métastases que je développe, issues de mon gentil cancer des ovaires.
Je suis toujours en sursis.
Je suis toujours en survie.
Mais je n’ai plus peur du cancer… je le connais !
Lui aussi me connait par contre…
Je ne sais trop quel combat nous mènerons tous les deux dans les semaines à venir…
Anyway, c’est moi qui gagnerai la prochaine bataille.
Je le sais.
Je le sens.
J’ai dit !


C’est fou, mais quand je me regarde dans le miroir, je trouve difficile de croire que je porte en moi toutes ces monstrueuses tumeurs qui m’envahissent. J’aimerais bien les faire disparaître seulement en me fermant les yeux.
Ouais…TUMEUR… Tu meurs ? Non ! Pas encore… J’ai encore la vie, et la volonté indomptable de me battre avec toute mon énergie… jusqu’au bout !

Je suis heureuse aujourd’hui… Dans une semaine, ce sera le lancement de mon livre sur le cancer : L’embellie… J’ai tellement hâte ! Ce livre a tout un sens pour moi, car il me permet de faire de la sensibilisation auprès des femmes, de les informer un peu sur ce cancer des ovaires, ce tueur silencieux…

Il faut que je fasse connaître l’existence de ce cancer méconnu… C’est pour cela que je vais survivre encore quelque temps… Deux ans ? Qui sait ! J’aimerais bien, je vais battre les statistiques… YES !

Je vous embrasse avec toute ma tendresse,
Prenez soin de vous en n’ayant que de l’amour et de la beauté autour de vous. Rayonnez !

Je vous aime,
Claire, la cancéreuse… Deux fois !

mardi 6 juillet 2010

Enfin, de bonnes nouvelles !

Revirement de situation… Eh oui !
Je suis tellement contente ! Imaginez, je vais avoir un été tranquille…

Mon oncologue, docteure Prady, a convoqué certains de ses confrères afin de discuter d’une stratégie oncologique concernant ma petite personne… Voici les résultats de leurs cogitations : afin de mettre toutes les chances de mon côté, on me fait commencer par une attaque du cancer du sein ; suivra par la suite dans les mois à venir, une chimiothérapie qui attaquera les nombreuses métastases de mon cancer des ovaires.

Le pourquoi d’une telle stratégie ? Alors voilà…

Mon cancer du sein étant au stade précoce, il a de fortes chances d’être curatif. Donc, on m’a prescrit de l’Arimidex, un anti-aromatase, que je prendrai sous forme buccale, comme une hormonothérapie. J’ai appris que même si je suis ménopausée, et malgré mon hystérectomie, je continue de fabriquer en petites quantités des œstrogènes dans d’autres tissus de l’organisme, tels que les muscles et les tissus adipeux comme les seins. Ces œstrogènes ne sont pas mes amis, car ils stimulent la croissance de ma tumeur. L’Arimidex est un médicament qui inhibe l’aromatase et empêche la production œstrogènes ce qui, par conséquent, aidera à réduire la croissance de mon cancer et à en retarder significativement la récidive.

Ce médicament a très peu d’effets secondaires sauf un risque d’ostéoporose. En effet, en empêchant la reproduction des hormones, je pourrais diminuer la densité minérale de mes os et fragiliser sérieusement mon ossature. Mais, mais, mais…j’absorberai du calcium et de la vitamine D. Mon oncologue m’en a prescrit…. A la fin juillet, j’aurai une ostéodensitométrie et les résultats me seront donnés au début d’août lors de ma prochaine rencontre avec mon oncologue.

Donc, donc, donc… pas de perte de cheveux et pas de trop grandes fatigues pour cet été. Je serai donc « normale » lors du lancement de mon livre L’embellie, le 3 août prochain au Bar Le Confessionnal, à Montréal. J’ai le moral en pleine forme… Je suis heureuse même…

Ce que j’aime de cette stratégie, c’est qu’elle permet de repousser encore plus loin mon retour en chimiothérapie Taxol-Carbo-platine. Je mets ainsi toutes les chances de mon bord, car en m’éloignant le plus possible de ma première ligne de chimio qui s’est terminée le 27 juin 2008, je m’assure que sa reprise aura le même succès, car les anticorps que j’ai pu développer seront beaucoup moins combatifs. Tout cela m’importe énormément… et me donne du temps sur cette planète… Oui, du temps…

Je veux du temps, j’ai encore à faire… J’ai encore beaucoup à apprendre sur la nature humaine et sur ses dessous insoupçonnés surtout…

Je vous aime,
Prenez soin de vous, de vos émotions, de vos passions… et même quand tout semble désastreux, accrochez-vous à la beauté de la Vie, à sa force et à celle qui vous habite. Réfugiez-vous au cœur de cette force…

Bonne semaine,
Claire.

P.S. J’ai aussi appris que mon type de cellules cancéreuses des ovaires n’est pas héréditaires… Ouf ! j’avais peur pour mes quatre filles… Et non, je n’ai pas le gêne BRCA1 ou BRCA2… Une autre bonne nouvelle….