mercredi 25 février 2009

Un peu plus de chaleur…


Je pars pour la Floride.
Dans quelques heures, Pierre, Catherine et Yann, son mari, et moi partons pour une semaine sous un ciel plus clément.
J’ai hâte…
Je veux m’amuser, prendre le temps de prendre mon temps… Et lire quand j’aurai aussi le temps.
Je sais que demain, j’ouvrirai grand mes yeux lorsque je verrai la mer et son immensité.

J’adore la mer…
Je l’aime quand elle est calme et qu’elle miroite au soleil.
Je l’affectionne quand elle est grise et qu’elle s’agite. Bon sang que sa houle me rappelle la force gigantesque qui l’anime!
J’aime entendre sa voix, son bruit et ses plaintes parfois langoureuses.
J’aime sa colère, quand elle rage et qu’elle se vide le cœur en rugissant.
J’admire la beauté de ses vagues écumantes qui déferlent avec fracas sur les rochers et qui rejaillissent avec vigueur dans un vacarme incroyable…
Je raffole quand la mer s’attendrit et qu’elle s’attarde à caresser légèrement ses rivages en créant de fines ondulations.
J’aime quand le vent de la mer provient du large, gémissant, hurlant…
J’aime le goût salé de son eau qu’elle laisse sur mes lèvres…parce qu’elle me donne soif.

Oui. La mer me donne soif.
La soif de vivre. Avec force et éclat.
Elle me nourrit de son énergie.
La mer, c’est la Vie pour moi. L’éternel recommencement.

L’an dernier, dans la nuit du 3 au 4 mars, alors que j’étais en pleine chimiothérapie et que la peur m’habitait l’âme, je me souviens d’avoir pris la plus belle décision qu’on puisse prendre : j’ai choisi la Vie.
Il y aura un an dans quelques jours…
Il y aura un an que je célèbre la Vie…

Prenez soin de vous et ne désespérez pas…
Le printemps n’est pas trop loin… Il est au bout de notre nez ! Fermez les yeux un peu…. Ne trouvez-vous pas que depuis hier, il y a des effluves printaniers qui tentent de se manifester au soleil…

Je vous embrasse et vous offre des tonnes et des tonnes de tendresse.
A bientôt,
Claire.

vendredi 20 février 2009

Pleine de lumière….

Depuis quelques semaines, je prépare mon déménagement. Je fais du triage…
Lorsque nous quitterons cette maison dans trois mois, cela fera dix-huit ans que nous l’habitons. On en ramasse des choses…

Évidemment, chaque recoin regorge de souvenirs… Il suffit de retrouver un dessin d’enfants pour que subitement je sois en train de revivre le moment. Y a pas à dire, ça fourmille pas mal dans ma tête. Il y a pleins de soubresauts majoritairement heureux… Évidemment, de temps en temps, me vient un peu la larme à l’œil… Il me semble que les enfants étaient encore petits il n’y a pas si longtemps… Oui, des petits enfants pleins d’énergie et de joie de vivre. Aujourd’hui, ils sont des adultes et je suis extrêmement fière de chacun d’eux. Pour ce qu’ils sont. Pour l’amour qui les habite au cœur de leur vie.

Tout ce remue-ménage me fait constater une fois de plus combien j’ai énormément reçu de la Vie. Des tonnes et des tonnes de petits moments de bonheur qui me permettent sans cesse de m’émerveiller devant la beauté du monde, devant la grandeur de la vie, devant la puissance du moment présent. Oui, le plaisir de vivre l’instant même…. C’est comme si tout à coup je prenais conscience de la vie en moi… Quel cadeau !

Je profite pleinement de cette vie qui m’habite encore… pour une période beaucoup plus courte que je l’aurais cru… et dont je ne connais pas trop l’échéance puisque mon corps semble vouloir se moquer des statistiques… C’est vraiment un compagnon hors-pair ce corps qui se bat contre cette maudite maladie insidieuse…

En préparant mon déménagement, on dirait que mon passé m’effleure à tout instant. C’est beaucoup d’émotions… Faut dire que j’aime cette maison. Passionnément… Je dois en faire le deuil évidemment, mais je sais que je survivrai… puis j’ai très hâte de vivre ce nouveau chapitre de ma vie auprès de Pierre, en couple, juste nous deux… ou presque…

Aux souvenirs qui jaillissent, l’un derrière les autres, se joint aussi un bizarre de phénomène… Depuis quelques temps, des amis et des amies de mon adolescence ou de l’époque de ma vingtaine me font signe. Souvent, c’est le fruit du hasard qui provoque ces rencontres inattendues et tellement enrichissantes. Quel plaisir de nous revoir au mitan de notre vie… Des hommes et des femmes formidables… Mais tout cela se passe tout en même temps… C’est presque épeurant…! Quel est le sens de ces retrouvailles non planifiées… Des cadeaux de la vie, sûrement…

Malgré tout, je trouve étrange ce tourbillon de souvenirs qui surgit dans ma vie… Cela éveille tant et tant de moments oubliés et si amusants. Je ris beaucoup, je trouve… Beaucoup plus… Ces retrouvailles me réchauffent le cœur et m’attendrissent…

C’est comme si je faisais un dernier tour de piste avant d’atteindre la mort qui ne me fait plus peur. La mort me semble tellement lumineuse… La mort, c’est la liberté dans sa pleine totalité… J’en suis convaincue…

Mais en attendant, je vis, j’emballe chacune des pièces de ma maison et j’en profite pour imaginer mes projets d’avenir…. Tout en faisant des cartons, je songe au contenu du quatrième tome de ma collection pour adolescents, et à mon deuxième roman pour grand public. Sans compter que depuis quelques jours, je corrige les épreuves de mon prochain roman qui sortira vers septembre… Tout ça m’amuse et me vivifie…

Ce que la Vie est belle ! Dans ce qu’elle est et ce qu’elle sera…
Je la vois pleine de lumière…

Je vous aime…

Prenez soin de vous… Prenez le temps de vous attarder quelques instants… Je fais de même. Je pars une semaine en vacances, sous le ciel de la Floride. A Pierre et moi, se joindront ma belle Catherine et son mari, Yann.

Avec toute ma tendresse,

Claire.

mardi 3 février 2009

Relais pour la vie 2009

Bonjour !

Encore cette année, nous participerons à l'événement du Relais pour la vie de la Société Canadienne du Cancer. Nous sommes donc à la recherche de personnes pour faire partie de notre équipe des Chatons Cosmiques. Si vous êtes intéressés à participer à cette marche dans notre équipe, veuillez m'envoyer un courriel à catherinelussier@gmail.com et je vous donnerai plus d'informations (le coût, ce que ça implique, les papiers et tout). Aussi, si vous êtes un survivant (je pense à la tante Denise de maman) et que vous êtes intéressé à faire partie de notre équipe, vous le pouvez aussi ! On en recherche !

De plus, notre équipe est inscrite déjà sur le site du Relais pour la vie pour recevoir vos dons. C'est assez simple de le faire par internet, mais vous pouvez aussi nous envoyer vos contributions que Marie-Claire et moi pourrons déposer dans notre compte ouvert à cet effet et prendre tous vos renseignements pour que vous puissiez avoir un reçu d'impôt.

Je vous reviendrai bientôt avec plus de détails concernant les luminaires et les fonds amassés.

Merci beaucoup de nous encourager à battre cette maladie qu'est le cancer.


Catherine

lundi 2 février 2009

Préoccupée par ma survie…

Depuis quelques jours, je me rends compte que je vais extraordinairement bien…Oui, je me porte de mieux en mieux… Ma santé prend soin de moi. A vrai dire, j’ai l’impression qu’elle s’amuse à faire un pied de nez au cancer… Mais je n’ose pas trop m’en vanter de peur d’offusquer le monstre qui habite mes cellules et qu’il se venge en m’attaquant à nouveau et avec encore plus de virulence… Alors, je préfère me tenir bien tranquille dans mon coin et profiter de tous ces beaux moments que la vie m’offre, en buvant un bon thé vert.

Je me suis aussi mise à relire le livre du docteur David Servan-Schreiber, Anticancer.
Je ne sais si vous l’avez lu… Qu’on ait ou pas le cancer, ce livre mérite une lecture, vous savez… Je vous le recommande. Ce médecin a eu deux cancers… dont l’un au cerveau. Imaginez, il a su combattre la maladie qui le grugeait… De plus, il est beau comme un dieu ! C’est donc très agréable… Tellement qu’il est devenu derechef mon idole attitré !

C’est plus fort que moi, j’espère que vous me le pardonnerez, mais j’ai envie de vous offrir cet extrait ci-dessous… Vous en ferez bien ce que vous voudrez, mais il me semble que c’est pertinent.

« Est-ce de ma faute ?

Les médecins ont de tout temps associé des causes psychologiques au cancer. [...] Nombreux sont mes amis cancérologues qui arrivent aux mêmes conclusions aujourd'hui. D'autres, en revanche, n'y croient pas du tout. Peut-on réellement « se fabriquer un cancer » ?
Il faut généralement plus de 10 ans, et parfois jusqu'à 40, pour que l'anomalie dans une cellule — la « graine » — devienne une tumeur cancéreuse détectable. Au départ, des cellules saines se sont gravement déréglées, soi par l'effet de leurs gènes normaux, soit parce qu'elles ont été exposées à des radiations, des toxines de l'environnement, ou d'autres cancérigènes comme le benzo-[A]-pyrène de la fumée de cigarette. Mais on ne connaît aucun facteur psychologique qui puisse fabriquer cette graine de cancer.

En revanche, tout comme l'alimentation, le manque d'exercice, la qualité de l'air et de l'eau, les stress psychologiques influencent profondément le terreau dans lequel la graine peut se développer. C'est exactement ce que décrit Bernard Giraudeau. Comme lui, la plupart des patients que j'ai connus se souviennent d'une période de stress particulière dans les mois ou les années qui ont précédé le diagnostic de leur cancer. Il ne s'agit pas cependant de n'importe quel stress. Le plus souvent, c'est une épreuve qui nous a laissé avec un terrible sentiment d'impuissance : le sentiment que notre vie ne nous appartenait plus, qu'il n'y avait plus de joie à en attendre. Beaucoup d'entre nous avons été confrontés à un conflit chronique qui semblait insoluble ou [...] à des obligations si lourdes qu'elles provoquaient une sensation d'étouffement. Ces situations ne déclenchent pas un cancer, mais comme le constate un article publié dans Nature en 2006, on sait aujourd'hui qu'elles peuvent lui permettre de se développer. Les facteurs qui contribuent au cancer sont si nombreux et variés que personne ne devrait se dire : « C'est ma faute si j'ai développé cette maladie. » En revanche, chacun est à même de se dire : « Maintenant, tu n'as plus le choix » et d'apprendre à fonctionner autrement. J'ai dû faire ce chemin moi aussi. »

Source : Anticancer – Prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles, David Servan-Schreiber, Robert Laffont, France, 2007, pages 216-217.

Incroyable la portée de nos émotions, surtout de notre impuissance… !

Passez une agréable journée…
Juste avant de vous quitter, je veux vous remercier pour vos nombreux commentaires et encouragements empreints d’amour que vous prenez le temps d’inscrire. Je suis souvent émue…
Je suis chanceuse de vous avoir dans ma vie…
Je vous aime,

Claire.