jeudi 20 mai 2010

Je suis heureuse... Malgré ma récidive !

Hier, on annonçait que le cancer avait gagné pas mal du terrain : il est devenu au Canada, la première maladie mortelle, battant les maladies cardio-vasculaires.
Maudit cancer !

Aujourd’hui, j’avais une entrevue à l’émission radiophonique de Paul Arcand : Puisqu'il faut se lever.

Cliquez ici pour entendre l'entrevue !


Évidemment, j’étais nerveuse… Mais faut dire que monsieur Arcand est un interviewer hors-pair. Il sait établir un climat de confiance rapidement avec son interlocuteur et, il nous regarde dans les yeux en captant notre attention. Alors tout devient facile… Il suffit de répondre aux questions qu’il pose. Dans ses yeux on sent de l’intérêt, alors toute crainte s’estompe. Ce fut une belle expérience !

Vous ne saurez jamais combien je suis contente d’avoir eu cette chance d’avoir une tribune radiophonique pendant un petit 15 minutes, au cours de laquelle je me suis permise d’insister sur l’importance de demander aux femmes lors de leurs bilans sanguins d’exiger de détecter dans le sang du marqueur tumoral, le CA-125. Évidemment, sa présence ne diagnostique pas nécessairement le cancer des ovaires, mais il peut contribuer à pousser l’analyse médicale plus loin afin de tenter de comprendre le pourquoi de sa présence et surtout de son action.

Si les femmes savaient que 70% des cancers des ovaires dépistés sont des cancers déjà trop développés… ne laissant aucune place à la guérison. Ce cancer ovarien est meurtrier ! En quelques semaines, son développement s’accélère…. Notre vie bascule… On se retrouve aux abords de notre vie, en survie… J’en sais quelque chose, allez savoir !

La semaine dernière, j’ai passé une TEP, soit une tomographie par émission de positons avec synchronisation respiratoire. Cela fait peur comme nom … mais c’est d’une douceur exquise.

La durée de l’examen est d’environ trois heures et se déroule comme suit :
1. une rencontre pour une cueillette de données médicales suivie d’une évaluation de notre taux de glycémie ;
2. une injection par intraveineuse d’un isotope radioactif à base de sucre, le FDG. Lors de l’injection, on nous demande de nous détendre et surtout de ne pas parler et de ne pas bouger car le sucre radioactif a tendance à se coller sur les zones d’activités. Quand on parle, les muscles travaillent… Donc, dans le silence le plus complet, et dans un état de repos, on nous enveloppe dans un premier temps dans une couverture bien chaude sortie directement d’un réchaud, pour tout de suite nous recouvrir d’une couverture chauffante électrique. Durant une heure, on demeure ainsi, dans cette chaleur confortable… On ferait tout pour y rester plus longtemps… C’est la détente totale !
3. puis, commence par la suite, la prise des images en médecine nucléaire dans un scanneur, dont la durée sera en ce qui me concerne de 30 minutes, réparties comme suit : un bloc de recherches et d’ajustement global de 6 minutes sur tout le corps, suivi de la découpe de mon corps en 6 blocs de quatre minutes, tout ça, les bras relevés au dessus de la tête, sans bouger… On dira ce qu’on voudra, mais au bout de 30 minutes, je commençais à me demander si mes bras tiendraient le coup !


C’est fou, mais ce matin là, le 12 mai dernier, je me sentais nerveuse de devoir subir cet examen…. Je ne sais pas encore pourquoi… J’avais vraiment la peur au ventre….
J’attends le rapport de cette tomographie…
J’attends le 26 mai, pour ma rencontre avec la docteure Prady…
J’attends le 9 juin, pour ma rencontre avec le docteur Kenneth Chan,
J’attends…

Mais je pars, le 28 mai, pour un séjour d’une semaine à notre condo de Floride… Un repos avant la phase d’attaque !

Je n’ai pas encore retrouvé ma perruque… Où ai-je pu bien la cacher… ?

Ah oui…! Bonne nouvelle ! Mon livre qui contiendra mes textes du blogue, intitulé L’embellie, et publié aux éditions JKA, sera en librairie le 2 août prochain….
Wow… Je file le parfait bonheur !

Ce matin, lors de l’entrevue à la radio, pendant deux secondes, j’ai eu comme l’impression de comprendre pourquoi j’ai eu ce satané de cancer : pour le dénoncer le plus possible auprès du plus grand nombre de femmes.

Je me sens bien…



Je vous aime…
Prenez soin de vous, et aimez bien la vie, car elle est belle…

Claire, votre amie.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

En tout cas, tu l'as passé clairement et simplement, ton message. Spontanément, j'ai noté CA-125 dans mon agenda, à la journée de ma prochaine visite médicale. Et tu peux être sûre que je vais passer le message à mon tour. Je te souhaite une belle semaine de repos. Emmagasine l'air salin ! Tu seras d'attaque, j'en suis certaine. Que la force soit avec toi, comme disait l'autre il y a longtemps ! Bisous.
hélène

Cath a dit…

Une collègue de bureau (elle l'a écouté avec moi dans le bureau) est arrivée chez elle et son chum lui a demandé si elle passait son test annuel et le CA125 ! Elle a trouvé ça très drôle ! Elle m'a raconté ça ce matin et m'a dit que son rendez-vous chez son médecin était pris pour demander les prises de sang.

Donc ton message a très bien passé !

Louiz a dit…

Bonsoir Claire!

Je viens d'écouter votre entrevue avec Paul Arcand et je peux enfin mettre une voix (comme c'est vivant, une voix!) sur votre nom. Comme tous vos récits sur le blogue, votre témoignage vocal m'a profondément émue. Et inspirée, aussi! Je vous souhaite de défier les pronostics et de continuer à mordre dans la vie avec autant d'intensité pendant encore plusieurs années. À vous entendre, on a vraiment le goût de devenir votre amie!
Bon voyage et à bientôt!
Louiz de Montréal

Anonyme a dit…

Un gros merci Hélène, Louise et Catherine... Oui, faut que le message passe auprès de toutes les femmes. Nos ovaires sont en nous pour donner la vie et non pour nous l'enlever...
Je vous aime,
Claire.