dimanche 20 avril 2008

Les attentes…

J’ai négligé le blog depuis dix jours. Mille excuses ! Que voulez-vous, j’ai été véritablement happée par le printemps ! Depuis quelques jours, impossible de me retenir à l’intérieur de la maison ! J’ai succombé à l’appel du beau temps…

Hier, j’ai fait le tour du propriétaire, jusqu’au bout de ma terre… Le boisé sent bon, les oiseaux font de la haute voltige. Par moments, je les ai vus danser puis, soudainement, se poser sur la première haute branche en esquissant de véritables arabesques. Je me suis beaucoup amusée à les observer et à les écouter. Ils chantent. Crient. Sifflent. Ça gazouillait pas mal autour de moi… J’étais heureuse d’entendre tout ce babillage, cette abondance de sons aigus qui s’entremêlent si vivement les uns aux autres. C’est vraiment le printemps… je l’ai entendu…
J’ai aussi contourné les fossés gorgés d’eau qui délimitent mon terrain. L’étang est magnifique. Évidemment, avec les chutes de neige que nous avons eues, il déborde un peu… Les canards sauvages l’ont repéré depuis que la glace a fondu. Quel émerveillement que de les voir planer dans le ciel quelques instants et, soudain, amorcer savamment une descente. Leur amerrissage est précis. Un simple effleurement de l’eau et voilà qu’ils se posent sur la surface de l’étang. Du grand art ! Je suis amoureuse des canards, des oies et des outardes. J’aime tellement les voir glisser sur l’eau… C’est le calme absolu ! Quels beaux moments surtout après l’hiver que nous avons eu. Long… Si long… Avouez que personne n’avait imaginé une si belle première semaine de printemps… On la méritait bien… Oh que oui !

Encore une fois, la vie nous fait des surprises…
En marchant dans mon bois, je m’y revoyais l’an dernier à la même époque. Jamais, au grand jamais, je n’aurais pu deviner ce qui m’arrive depuis quelques mois... Évidemment, mes attentes différaient. Je ne savais même pas que mon corps était blessé ! Dire que depuis trois mois, je suis dans l’expectative d’une guérison… Par la force des choses, j’ai dû troquer certains de mes rêves contre des objectifs à atteindre et j’ai accepté de mettre de côté pour une période indéterminée quelques-unes de mes attentes. C’est bizarre…je n’ai même pas pleuré.
Les attentes… Dieu seul sait combien je m’en suis créé… Des inutiles. Des irrémédiables. Des passagères. Des incertaines. Des indispensables. Depuis une cinquantaine d’années, j’en ai sûrement accumulé des milliers dans ma tête. J’ai élaboré et bâti ma vie autour d’elles. Combien de fois ai-je été déçue parce que les circonstances ne répondaient pas exactement à mes prévisions ? Combien de fois ai-je imaginé différentes réactions de toutes sortes provenant des autres et qui, inévitablement, ne sont jamais venues…

Cet hiver, j’ai un peu mieux compris… J’ai saisi l’importance de vivre l’instant présent dans ce qu’il est réellement au moment même où je le perçois. J’essaie de ne plus me créer des attentes. Je sais, c’est facile à dire… et difficile à faire !!!! Mais, c’est essentiel maintenant. Mon regard sur la vie se modifie au fil des semaines. Peut-être que je ne me prends plus trop au sérieux. Depuis que j’ai appris que la vie peut me filer entre les doigts, que mes rêves les plus grands, ceux qui me suivent depuis des années, peuvent aisément devenir éphémères, s’enfuir, s’échapper malgré moi, j’accepte la fugacité et les surprises de ma vie. C’est fou, mais j’ai moins mal… à l’âme. C’est stressant maintenir constamment ses attentes…Il faut quasi de l’entêtement. C’est décevant aussi. On attend des réponses qui ne viendront jamais. De la vie. De notre entourage. C’est un mode de vie dont j’aimerais m’éloigner de plus en plus.
Je préfère choisir de mieux vivre ma vie, de toucher davantage les beaux instants que je me crée dans mon quotidien. Surtout, je n’autorise plus mes attentes à faire la pluie et le beau temps sur mes journées. J’aime mieux générer une certaine paix de l’esprit et accorder de l’importance à me sentir tout simplement guérir. Avec ce beau printemps, ce renouveau qui éclate tout autour de nous, il me semble que la vie est encore une fois extraordinairement belle. J’aime tellement me sentir vivante…

Claire.

P.S. J’écris les toutes dernières pages de mon troisième tome…YES !

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